L’Export Roadmap 2020 - 2021 inclura de nouveaux déplacements sur le continent africain, annonce Bruno Dubarry, président-directeur général de l’Association des Manufacturiers Mauriciens. Entretien.
L’Association des Manufacturiers Mauriciens (AMM) prépare une roadmap pour l’exportation. Donnez-nous plus de détails.
Nous avons repris début 2020 notre travail de programmation d’une Export Roadmap pour le secteur manufacturier local. Ce travail a commencé en 2018 avec l’organisation d’un coaching. L’AMM a construit sa démarche Export depuis 2018 en faisant appel à l’expertise du cabinet EAD (Export Assistance & Development), dirigé par Patrick Lecoy. Nous avons organisé en février 2019 une première mission d’exploration et de découverte des opportunités au Kenya et en Afrique de l’Est, et une deuxième mission toujours en 2019, consacrée à des rendez-vous d’affaires sur-mesure. Ainsi, en juillet dernier, les représentants de Labelling Industries, RT Knits, MAUVILAC, SOFAP, E.C. Oxenham & Co, T&T International Food et PALCO, entre autres, ont rencontré des conglomérats kenyans. À ce jour, il y a eu 70 rendez-vous B to B répartis sur sept secteurs d’activités différents.
À quoi servira cette feuille de route ?
En nous appuyant sur ces missions, nous construisons une Export Roadmap pour nos membres. Notre démarche pilote, menée entre 2018 et 2019, permet aux entreprises manufacturières qui souhaiteraient s’engager collectivement à l’export de se connecter via l’AMM. C’est un écosystème facilitant l’accès à des fournisseurs de solutions. Nous avons en tant qu’association, une plus-value à apporter à nos industriels locaux : mutualisation de données et d’expertise ; facilitation sur la mise en réseau et utilisation de services supports (logistiques, création et gestion d’entreprises, ressources humaines et financières). Sur la mise en réseau avec des opérateurs mauriciens qui sont déjà installés en Afrique de l’Est, nous trouvons qu’il y a un potentiel inexploité et qu’il est de notre devoir de faciliter le maillage des acteurs.
Est-ce que les entreprises mauriciennes ont le potentiel d’exporter ?
Définitivement. En juillet 2019, les partenaires kenyans ont été agréablement surpris par la qualité de nos produits. Nos industriels ont été encouragés à viser des marchés niche. D’ailleurs, notre Export Roadmap 2020 - 2021 inclura de nouveaux déplacements sur le continent africain. Cette feuille de route sera aussi pensée avec nos partenaires de la région. Elle doit déboucher cette année sur un volet régional, dont les premières actions prépareront l’organisation de missions conjointes Maurice-Réunion-Madagascar sur le continent africain et dans la zone océan Indien.
Quels sont les marchés que Maurice doit cibler ?
Pour l’instant, nous pensons que l’Afrique de l’Est, avec le Kenya comme plaque tournante, entouré de la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda, l’Éthiopie, présente un potentiel très intéressant pour l’exportation.
Selon vous, quels sont les défis avant d’exporter ces produits ?
J’observe que la méconnaissance des réalités africaines et l’absence d’un réseau solide de confiance sur le terrain sont un défi. Cela requiert d’apprendre le marché avant de vouloir s’y implanter et l’export de produits est une première étape avant d’opérer en s’implantant sur le marché, d’où notre approche collective qui fait appel à un expert en développement des projets Export ayant un solide réseau au Kenya, pour ouvrir des portes et provoquer des collaborations entre opérateurs Maurice-Kenya.